Au début du XXème siècle, la présence des femmes dans des métiers dit «Métiers d’hommes « suscitait beaucoup de réactions comme les moqueries et les hilarités. Les premières femmes enseignantes, avocates, industrielles et autres en sont les premières victimes. Mais aujourd’hui grâce au progrès des Droits des femmes, il n’est plus scabreux de voir une femme exerçant un métier qui autre fois était uniquement attaché à l’homme.
En Afrique, cette lumière ne luit pas encore complètement car on retrouve encore aujourd’hui des domaines dans lesquelles la présence des femmes est très faible comme dans les STEM.
Victoria Deborah Mushagalusa, native de Kinshasa en RDC est l’une de ces héroïnes présente dans les métiers dit d’hommes , elle est ingénieure, avec un diplôme de licence en Bâtiment et Travaux publiques à l’Institut National Du bâtiment et travaux publiques .
Outre cette casquette, Victoria est entrepreneur, elle a créé Victoria Boutique dans le but de permettre aux femmes congolaises d’acheter des habits , des sacs et d’autres articles de bonnes qualités à des prix
accessibles .

GOLADIES MAGAZINE : Devenir ingénieur est-il un rêve d’enfance ou un choix hasardeux ?
Victoria Deborah M: Disons que c’est un choix d’enfance, depuis mon jeune âge j’ai toujours ressenti un grand besoin de comprendre la construction, en l’occurrence comment construire un pont, immeuble, building, maison, route, qu’est- ce qu’il fallait pour le faire, qui le faisait etc… Alors plus j’avançais à l’école je commençais à comprendre ce qu’il fallait faire pour y arriver et les études adéquates. C’est ainsi que je m’étais dit que je ferai la même chose et comme j’étais très forte en math, physique et dessin scientifique j’ai su y trouver une grande source de motivation pour me lancer.

J’encourage toutes les femmes souhaitant exercer des métiers dit d’hommes. Tant que c’est quelque chose que vous aimez et que vous avez envie de faire allez-y, mettez-y beaucoup de sérieux et de travail

Victoria Mushagalusa

GLM: Quel sentiment avez-vous étant une femme qui fait le métier dit d’hommes ?

VDM: J’ai le sentiment d’un être humain qui fait ce qu’il aime énormément, ce qu’il avait tellement envie de comprendre depuis son enfance. J’ai le sentiment d’avoir accompli l’un de mes plus grands
rêves.

GLM: Quel sentiment avez-vous étant une femme qui fait le métier dit d’hommes ?
VDM
: Lors de mes premiers entretiens, je détecte de l’inquiétude chez le client, du fait que je sois une femme et par-dessus tout jeune. Mais j’arrive à les mettre rapidement en confiance par mes présentes réalisations. Généralement je ne rencontre pas des difficultés particulières du fait d’être une femme, j’y trouve plutôt des avantages, tel que les gens savent vraiment me prendre au sérieux en estimant qu’une
femme ayant pris un risque d’exercer un métier dit d’hommes sachant que si elle ne s’en sort pas, elle
sera beaucoup jugée et cela implique qu’elle a eu à se donner totalement et prendre beaucoup au sérieux
son travail, ce qui fait que les clients me prennent beaucoup plus au sérieux et me confient tout type
de projet. Ils estiment que ma détermination est beaucoup plus grande.

GLM : Parlant de votre boutique. Quel est la particularité de vos produits ?
VDM
: Je dirai plutôt la particularité de la boutique Victoria en général, nous permettons aux femmes de se distinguer par leur style vestimentaire, nous proposons également aux clients nos propres styles très différents et à des prix abordables.

GLM: Que ce qui vous a poussé à vous lancer dans le business outre le fait d’être ingénieur ?

VDM: C’est une passion que j’ai en dehors de mon métier et que j’ai simplement voulu l’exploiter. J’ai également l’intention d’en faire autant de mes autres passions.

GLM : Un conseil pour les femmes qui veulent faire des métiers
qualifiés de “métiers d’hommes”?

VDM: J’encourage toutes les femmes souhaitant exercer des métiers dit d’hommes. Tant que c’est quelque chose que vous aimez et que vous avez envie de faire allez-y, mettez-y beaucoup de sérieux et de travail car c’est ce qui vous distinguera du fait que ce soit un métier vu comme
celui d’hommes. Mais surtout beaucoup de courage et de persévérance parce que le découragement et les commentaires négatifs seront autour jusqu’à la réussite.

Propos receuillis par Prince Kuvuyuka