Devant l’histoire, la République Démocratique du Congo sera confrontée à l’organisation des élections, la 4ème depuis son indépendance en 1960. Ainsi, après le 30 juillet 2006, 28 novembre 2011 et 30 décembre 2018, les congolais se donneront rendez-vous devant les urnes, le 20 décembre 2023, pour élire leur prochain dirigeant à qui sera confié un mandat de 5 ans. Dans ce contexte, il y a lieu de s’interroger sur la participation des femmes dans cette course rude au regard d’autres gabaries masculins déjà sur le champ de bataille.
La CENI est prête !
Suivant son chronogramme, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a convoqué depuis le vendredi 1er septembre dernier, à Kinshasa, l’électorat pour l’élection du Président de la République.
Dans son mot prononcé en marge de ladite cérémonie, Denis Kadima Kazadi, Président de cette institution, a rassuré de la bonne tenue des élections 2023 qui pourront hausser le standard en matière électoral et contribuer à la consolidation de la démocratie et de la paix en RDC.
Dans la suite, il a rétorqué aux détracteurs du processus électoral que la CENI ne sera nullement la cause d’un violent conflit post-électoral dans le pays. « Ainsi à ces prophètes de malheur qui espèrent et affirment à haute voix que la CENI sera la cause d’un violent conflit post-électoral qui justifierait une grave instabilité politique et qui conduirait à un changement de régime antidémocratique, nous leur répondrons en deux mots : Sans effets ! », déclarait-t-il, ce jour-là.
2011, 2018 et 2023 : toutes les mêmes ?
Pour rappel, dans la course à la présidentielle 2011, seule Angèle Makombo Eboum, ancienne fonctionnaire des Nations Unies, eut l’audace d’annoncer sa candidature. Mais au final, elle ne fut pas retenue à cette compétition qui sera livrée par onze hommes dont le vainqueur fut Joseph Kabila.
De même, en 2018, seule Marie-Josée Ifoku, Présidente du parti politique Alliance des Elites pour un Nouveau Congo, déposa son dossier devant la Ceni. Tout comme Makombo, elle aussi ne fut pas retenue pour défaut de nationalité.
Pour certains analystes, cette absence répétée laisse planer le doute à des éventuelles candidatures féminines alignées à la présidentielle 2023. Probablement, pensent-ils, y compris aux élections futures.
De leur avis, le couac ne tire pas sa source d’une volonté des dirigeants à barrer la route aux femmes et encourage l’exclusivité du pouvoir à l’homme. Mais au contraire, d’une part, à des dossiers non dûment constitués, ni correctement préparés à l’avance.
Et d’autre part, au cas où elle serait alignée dans la course, certainement aucune d’elle n’aurait suffisamment de poids pour concurrencer farouchement.
Car, ont-ils rappelé, l’idée n’est pas d’être simplement candidate, mais de remporter les élections et assister, pour la première fois en Afrique Centrale, à l’avènement d’une Présidente de la République et Cheffe de l’Etat.
Candidatures annoncées à ce jour…
Toutefois, pour l’instant, trois femmes ont déjà annoncées leur intention de briguer la présidentielle 2023. En première se positionne Bernadette Tokwaulu, ancienne membre de la Majorité Présidentielle sous Joseph Kabila.
Ensuite, Hortense Kavuo, 43 ans, qui affirmait lors de l’annonce de sa candidature : « Ce n’est pas parce que je suis femme, ou que je suis une personne handicapée, que je vais me laisser faire. En tant que femme, en tant que patriote, en tant que personne courageuse, ambitieuse… Je pense que j’ai cette compétence ».
Enfin, comme qui dirait sans surprise, revoici Marie-Josée Ifoku dont le doute sur sa double nationalité, cause de rejet de sa précédente candidature, laisse présager un écartement de plus.
Amelia Kazadi