Doit-on croire que la diaspora africaine a sa place dans la croissance économique de l’Afrique ? En voilà une question à l’apparence stupide. Mais par contre très fondée. Au juste, pourquoi se la poser ? C’est à cause des avis partagés à ce sujet dont certains concluent que les africains qui s’en vont vivre à l’étranger fuient la souffrance au continent.
Par cela, ils auraient rompu leur rapport avec l’Afrique pour se démener afin de trouver leurs propres bonheurs. Et que donc, ils doivent oublier définitivement l’Afrique et ne plus songer à quoi que ce soit sur son développement.
La vérité est qu’ils ne sont pas des traîtres comme le pensent plusieurs. Ils ont choisi de chercher leur bonheur ailleurs, c’est leur droit, personne ne peut le leur priver. Seulement, l’erreur que commet la diaspora africaine est de ne plus retourner en Afrique pour le développer.
Cette erreur est fatale. Parce que l’Afrique est clouée depuis plus de deux siècles sous des pièges sociaux, éducatifs et surtout économiques, imposés par l’Occident dès l’époque coloniale, et qui retardent son apogée sur tous les plans.
LE CONSTAT, LE PIÈGE ET LA CONSÉQUENCE
Sur le plan économique, l’Afrique dépend entièrement de l’Occident. En effet, les économies africaines sont financées en grande partie au travers des aides de la Banque mondiale, le Fonds Monétaire International, l’Union Européenne, les Etats-Unis et d’autres pays de l’Europe, dans leur singularité.
Cependant, aucune aide n’est octroyée sans contrepartie. Étant dans l’impossibilité de rembourser à l’immédiat ces prêts, les dirigeants et gouvernements africains se voient contraints, malgré leur bon vouloir, de céder à leurs créanciers une portion de leur pouvoir sur les ressources économiques du pays.
A leur guise, ces créanciers les exploiteront à leur plein profit, au regard de la répartition des dividendes qui joue pleinement en leur avantage sur la plupart des projets d’États colossaux.
Le déplorable dans cette réalité, c’est le rachat du pouvoir des africains (diaspora et ressortissants vivant en Afrique) sur leurs propres richesses : minières, naturelles, énergétiques, hydrauliques, le capital humain, etc.
Une grande menace pour les économies africaines.
D’ABORD LA RELANCE, AVANT LA CROISSANCE !
Le défi économique de l’Afrique n’est pas d’abord la croissance, mais la relance. La relance économique commence par la mise sur pied des projets entrepreneuriaux qui toucheront les secteurs clés d’un pays quelconque.
Dans le contexte des pays africains, les secteurs clés sont : l’agroalimentaire, l’hydraulique, l’énergie, le tourisme, les mines, les nouvelles technologies, l’éducation, la santé, le commerce extérieur, l’armement, la communication, l’immobilier, les infrastructures, les finances et tant d’autres. C’est donc par la relance que tout doit commencer. L’étape de la croissance économique suivra ensuite, puisque la relance économique tend à la préparer. Et c’est pour cette raison que l’Afrique entière, tant les ressortissants vivant au continent et la diaspora partout au monde, est invitée à prendre conscience de cette mission qui ne revient qu’à eux-mêmes. Pourquoi ? Parce que sans les ressortissants vivant au continent, ni la diaspora, il n’y a pas de possibilité de reprendre à bras-le-corps l’économie africaine, par la réappropriation de ses ressources économiques, afin de lui donner un coup de relance puissant.
LES ÉTAPES À SUIVRE AVANT LA RELANCE ÉCONOMIQUE DE L’AFRIQUE
La relance économique se place en avant de la croissance économique. Mais avant de parler de la relance économique, étape de mise sur pied des projets entrepreneuriaux, il y a nécessité de remplir d’autres étapes plus importantes.
Autrement dit, remplir des conditions qui garantiront cette relance et cette croissance économique. Nos recherches ont déduit qu’il existe deux étapes à remplir avant de penser à la relance économique :
1- L’unité des africains
Rien de grand ne se bâtit seul. Cela fait penser au dicton « une grenouille qui s’isole meurt stérile ».
Il est impossible que la diaspora à elle seule redresse l’économie africaine. Non plus pour les ressortissants africains. C’est ensemble qu’ils réussiront ce pari.
En étant ensemble, ils réuniront des compétences diverses, des intelligences multiples utiles à l’Afrique dans l’initiative des projets entrepreneuriaux.
Cet appel exigera, inévitablement, aux Africains de mettre de côté leur orgueil et leur conflit sans importance.
Heureusement pour l’Afrique, quelques-uns de ses ressortissants ont compris ce fait et ont décidé de créer des plateformes qui réunissent les Africains qui songent au développement économique de leur continent.
Cela nous fait penser aux plateformes Congo na Paris fondée par la Congolaise de Kinshasa Charlotte Kalala, Argenlivre créée par le Camerounais Valère Belias, Claudel Noubissie Business Group & Startup Group S.A initiée par l’autre Camerounais Claudel Joël Noubissie.
A cet effet, l’on ne parlera plus seulement de l’apport de la diaspora africaine. Mais, de la communauté africaine dans sa globalité. Tous y sont concernés.
2- La considération des enjeux économiques de l’Afrique
Ce n’est qu’après s’être uni, dans un même esprit, que les Africains analyseront profondément les enjeux économiques de l’Afrique. Les enjeux économiques sont les problèmes rencontrés à résoudre par des projets entrepreneuriaux.
De ce fait, les Africains unis réussiront à identifier ces problèmes, à dénicher les opportunités et à mettre sur pied les fameux projets qui seront des solutions efficaces aux maux de l’Afrique.
En songeant à remplir ces deux étapes indispensables, l’espoir de la relance économique resurgira dans le couloir du destin de l’Afrique.
Et bien sûr, viendra l’étape de la croissance économique qui concerne le développement des activités lancées et son extension vers d’autres horizons.
Relativement à ce que l’Occident (USA, Union Européenne) et même l’Orient (Chine, Corée du Nord, Japon, Russie…) font subir aux autres pays du monde.
John Ngoyi